Qu’est-ce que la blockchain ?
La blockchain est une technologie de transmission d’information, née à la fin des années 2000 avec le bitcoin, cette monnaie d’échange numérique et cryptographique. Cette technologie est décentralisée et repose sur du peer to peer.
Il faut voir la blockchain comme un livre de compte libre, gratuit et crypté qui contient tous les échanges effectués par les utilisateurs depuis sa création.
Un utilisateur demande à faire une transaction, qui s’inscrit dans un bloc et qui est validée par d’autres utilisateurs, appelés mineurs. Chaque transaction est émise avec 2 clés. Une est privée et permet à l’utilisateur de signer et recevoir une transaction, tandis que l’autre est publique et permet aux mineurs de valider la transaction et de l’inscrire dans un bloc. Ce bloc rejoint ensuite la chaine, faisant une chaîne de bloc (blockchain).
La particularité de cette technologie est qu’elle est décentralisée sur plusieurs serveurs ce qui la rend infalsifiable. Parce que pour la hacker, il faudrait avoir accès, en même temps, à des milliers de base de données indépendantes les unes des autres.
Une technologie révolutionnaire ?
La blockchain est donc révolutionnaire sur plusieurs aspects :
- Sa décentralisation de données. Jusqu’à présent, il était difficile d’échapper aux géants (IBM, Oracle, Google et Microsoft) lorsqu’il était question des gestions de données
- Sa sécurité puisque son mode de fonctionnement rend impossible toute falsification et hackage
- Sa transparence et sa traçabilité. Si les données sont cryptées et anonymisées, les transactions sont, elles publiques. Il existe cependant des blockchain privées où les données ne sont pas anonymes mais dans ce cas, l’accès à cette technologie doit être extrêmement sécurisé
La blockchain permettrait donc de remplacer toute notion de tiers de confiance. Plus besoin d’intermédiaires, de gestion centralisée, sa technologie infaillible remplace toutes certifications.
La blockchain permet aussi l’automatisation de tâches, jusqu’alors centralisées, via des smart contracts. Un smart contract est un programme informatique inscrit dans une Blockchain et qui s’exécute de manière automatique une fois les conditions du contrat réunies.
Un niveau de maturité technologique jeune
Mais la blockchain a ses limites. C’est une technologie très jeune qui reste encore inexploitée et non conforme à une utilisation de masse.
La vitesse de transaction
A titre de comparaison, la moyenne est de 7 transactions par seconde pour le Bitcoin contre 20 000 transactions par seconde pour le réseau VISA. Pour que la blockchain se démocratise et devienne fonctionnelle, il faudrait que la technologie supporte une charge de plusieurs milliers de transactions par seconde. De plus, l’empreinte environnementale de la blockchain est très importante dû au nombre de mineurs nécessaires pour valider les transactions. Si la technologie se développe, il en faudra de plus en plus, ce qui a un coût.
Pour autant, ce problème promet de se résoudre rapidement puisque plusieurs start-up travaillent sur ce sujet.
Une technologie si sûre que cela ?
Un système Blockchain est souvent considéré comme sécurisé par nature, même si elle reste difficile à hacker, cela reste techniquement faisable. Les services et applications accédant à la blockchain sont particulièrement vulnérables.
En cas de smart contracts, cela impose de créer une plateforme d’entrée et de sortie du réseau afin d’exécuter le programme informatique. Ce qui fragilise le maillage interne et sécurisé de la blockchain. De plus, un problème de codage informatique pourrait avoir des répercussions catastrophiques.
L’utilisateur peut lui aussi être attaqué à la source. La clé privée lors d’une transaction est stockée soit sur l’ordinateur ou téléphone de l’utilisateur soit sur un serveur, en cas d’intermédiaire. Or, les serveurs comme les supports personnels sont facilement hackable.
Mais la chaîne de bloc n’est pas non plus invulnérable via ce que l’on appelle « l’attaque 51% ». Un hacker va créer une chaîne secondaire, qui sera plus longue afin de remplacer la chaîne existante. Le but étant d’annuler, modifier ou ajouter une transaction. Ce risque étant accru en cas de blockchain privée puisque le nombre d’utilisateurs est restreint.
Afin d’éviter ce genre d’attaque, des mesures et un développement de sécurité doit impérativement être mis en place.
La blockchain et les secteurs innovants
A l’instar de la Big Data, certains secteurs se sont emparés de cette nouvelle technologie.
Le secteur bancaire
Grâce à une base de données sécurisées et partagées, les transactions financières sont simplifiées. Le modèle « peer to peer » de la blockchain élimine tout intermédiaire, rendant le transfert d’argent rapide et peu coûteux.
Le secteur des assurances
Dans le secteur des assurances, l’enjeu de la blockchain se joue sur l’automatisation des phases déclaratives. Par exemple, les procédures de remboursement en cas de retard ou annulation d’un vol d’avion sont longues et laborieuses. La technologie de la blockchain, couplée avec un smart contract pourrait automatiser, faciliter et éliminer les délais de remboursement. Un gain de temps et d’argent pour l’assuré comme pour l’assureur !
Le secteur de la santé
Voici quelques pistes d’utilisation de la blockchain :
- La traçabilité et la certification des médicaments
- La sécurisation des données de santé
- La gestion des données des patients
- La gestion des données médicales, en permettant au patient de se réapproprier ses données et d’en gérer l’accès
Pour le secteur de la santé, les possibilités de cette technologie sont multiples et sont complémentaire avec l’avènement de la Smart Data et de l’e-santé.
Le secteur musical
Toujours dans l’optique de remplacer un intermédiaire ou un tiers de confiance, la blockchain peut apporter à l’industrie musicale : une meilleure traçabilité des œuvres, une meilleure transparence dans la répartition et le paiement des droits d’auteurs, et une plus grande rapidité dans le paiement des droits d’auteurs. Comme pour le secteur des assurances, le binôme blockchain/smart contract permettrait une automatisation et une facilité de gestion d’une œuvre.
Si la blockchain à l’air toute nommée pour régler les problèmes de copyright, elle ne sera pas utile contre le téléchargement illégal. Pour autant, ce système peut aussi s’étendre au secteur de la billetterie, permettant pour les spectateurs d’acheter leurs billets de manière sécurisée et pour les organisateurs d’avoir plus de visibilité sur la vente des billets en temps réel.
Une liste non exhaustive de l’utilisation de la blockchain, qui peut jouer le rôle de certification, d’authentification, d’automatisation ou de lutte contre la fraude…
Cette année, l’Association Française de Normalisation (AFNOR) a créé sa première commission nationale de normalisation de la blockchain, dans le but de réfléchir à la création de standards dans cette technologie.
La blockchain promet d’envisager un chamboulement des organisations sociales et des secteurs économiques dans les années à venir. Alors, la blockchain : Opportunité ou risque ?